Corruption en éducation

Pour citer cet article :

Mukankerimana, C. (2021). Concevoir des solutions visant à résoudre le problème soulevé par la corruption basée sur le sexe en supervision du personnel enseignant. rsep.fr.

 

 

Concevoir des solutions visant à résoudre le problème soulevé par la corruption basée sur le sexe en supervision du personnel enseignant

Introduction

La supervision des enseignants est confrontée à plusieurs enjeux affectant la réussite éducative. On peut citer le manque de temps et des exigences administratives lourdes, les limites de la supervision individuelle : l’expertise non reconnue de la direction, les enseignements non contextualisés, l’isolement des enseignants, la formation professionnelle limitée qui mine le pouvoir d’agir, le manque de différenciation, la perception de la supervision comme un moyen de contrôle et d'évaluation, les limites de la supervision collective, l’instauration et le maintien d’un climat de confiance, le sentiment d'efficacité, la supervision pédagogique, l’accompagnement, la conception divergente des modèles de la supervision (April, 2019).

Or, en plus de tant d’enjeux, le métier de superviseur est guetté par le risque de corruption. La corruption en éducation est un fléau devenu un grand obstacle aux objectifs de développement durable. L'UNESCO (2020) affirme que la corruption est souvent difficile à détecter et à mesurer, mais elle existe à plusieurs niveaux à l’intérieur des systèmes éducatifs et entrave l'accès à l'éducation et l’apprentissage des élèves. 


 

1.1.           Les fondements de la corruption au Rwanda

Les crimes contre l’humanité qui commencent le 1er octobre 1990 au Rwanda, le génocide de 1994 et ses conséquences, la concurrence entre les parties prenantes, la pauvreté et les extrêmes inégalités ont entraîné l’augmentation de toutes formes de corruption. Même si ce fléau a toujours existé au Rwanda, comme partout d’ailleurs, il ne s’est pas éteint avec le génocide, il s’est plutôt adapté. Les modes de corruption se sont diversifiés et ont pris des formes aussi sensibles que la tragédie propre à ce peuple. La corruption par le sexe se renforce et les pots de vin sont de plus en plus notés. Pour ces derniers, les hautes autorités sont pointées du doigt, surtout en ce qui concerne l’attribution des meilleures places à des écoles ou encore l’affectation des salariés.

Aussi, après les tragédies qui se sont abattues sur le pays, la menace d’être traité d’interahamwe ou de génocidaire - ou encore de détenir son idéologie, d’opposant, d'ennemi du régime, afin d’être privé d’un ou plusieurs droits, est devenue une autre forme de corruption. Cependant, à ce stade, nous ne pouvons toutes les explorer. Ainsi, en ce qui concerne la synthèse de nos résultats, seule la corruption basée sur le sexe (TIR, 2018) en supervision du personnel enseignant occupera les résultats de cet article. De plus, aucune mesure n’est prise par les systèmes éducatifs, au Rwanda par exemple, pour, selon Transparency International Rwanda-TIR en sigle (2018) prévenir la corruption basée sur le sexe. Cette étude se propose de concevoir des solutions susceptibles de lutter contre la corruption basée sur le sexe.

Mots clés : supervision, enseignant, corruption, personnel.

1.2.           Problématique de la recherche

La corruption représente l’une des principales menaces en matière de développement durable (UNESCO, 2020). Elle est à tous points de vue une question à l’échelle mondiale : en particulier, elle est l’un des grands problèmes qui affectent les perspectives des pays en développement et en transition (Temple et Petrov, 2004). Déjà, il y a 21 ans, certains chercheurs comme Elliott (1997) percevaient qu’une forme de corruption traditionnelle était qualifiée de mal nécessaire. Selon Klitgaard (1998), en Belgique et au Royaume-Uni, la formule : C = M + D - A signifie que la corruption est égale au monopole plus la discrétion moins « accountability ».

Les enquêtes réalisées sur 35 pays africains par Transparence International (2019) révèlent que 59 % des personnes interrogées pensent que les gouvernements font un mauvais travail dans la lutte contre la corruption. Cette étude fait découvrir que 34 % trouvent leur président/premier ministre corrompus tandis que 39 % trouvent les hautes autorités de gouvernement corrompues. L’UNESCO (2020) affirme pourtant que 140 pays ont signé la Convention des Nations Unies contre la corruption. Mashali (2012) estime que la corruption est un mal qui touche aussi bien les pays riches que les pays pauvres. L’objectif de cet article est de concevoir des solutions innovantes visant à résoudre le problème soulevé par l’enjeu de la corruption basée sur le sexe en supervision des enseignants.

1.3.           La pertinence sociale et scientifique

La corruption est un enjeu mondial. Transparence international (2019) constate que le Danemark, la Finlande, la Suède et la Suisse en Europe, le Canada et l'Uruguay en Amérique sont les plus performants « en bribery » pot de vin, avec respectivement des notes de 88, 85, 85, 85, 77 et 71 pour cent. Pourtant, bien que ces pays soient qualifiés de meilleurs, ils n’atteignent pas les cent pour cent, même pas les quatre-vingt-dix dans la perception de la corruption et sont donc corrompus à la hauteur de leurs scores. TI-Rwanda (2018) affirme que :  L’article 634-636 du code pénal punit la corruption. L'art. 637 évoque le fait de demander des faveurs à caractère sexuel en échange d'un service : toute personne qui, explicitement ou implicitement, demande, bénéficie ou accepte des faveurs à caractère sexuel en guise de promesse afin d'accomplir un devoir, ou de s'abstenir d'accomplir ses devoirs, sera passible d'une peine d'emprisonnement de trois à cinq ans et d'une amende de 50 000 à 1 000 000 Rfw. La loi n° 59/2008 du 10/09/2009 déterminant la prévention et la répression des violences basées sur le genre comporte une série de dispositions favorables à la promotion de l'égalité des genres au Rwanda. Pour TIR, cette loi ne contient aucun article relatif à la corruption basée le sexe.

De plus, TIR (2018) constate que le Rwanda Education Board (REB), « Conseil de l’éducation au Rwanda : CER » accélère le développement de l'éducation au Rwanda en favorisant la croissance du secteur de l'éducation. L'égalité des sexes est assurée dans les écoles. Le REB applique la politique d'éducation des filles et met l'accent sur l'action positive connue sous le nom de « discrimination positive », mais il n’y a aucune mesure spécifique pour lutter contre la corruption basée sur le sexe dans les écoles. Même la commission rwandaise des droits de l’homme, assure TIR (2018), traite les cas de violations des droits humains en général, mais il n’y a pas de mesures spécifiques pour lutter contre la corruption basée sur le sexe. Ce manque de mesures est la raison d’être de cet article qui a pour objectif de concevoir des solutions visant à lutter contre la corruption basée sur le sexe en enseignement secondaire et supérieur.

II. Cadre conceptuel et théorique

2.1.          La supervision du personnel enseignant

La supervision du personnel enseignant implique la supervision pédagogique et l’évaluation (April, 2019) ; (April & Bouchamma, 2017), (Karareba, Clarke & O'Donoghue, 2018). Globalement, superviser c’est accompagner pédagogiquement et former. C’est aussi contrôler, faire le suivi et évaluer. La position du superviseur lui permet, s’il le souhaite, de demander ou d’accepter de l’argent ou des faveurs sexuelles en échange de services, et ainsi d’être corrompu.

2.2.          La corruption

Selon l’Académie française, le mot corruption vient du latin classique corruptio, « altération, séduction », le fait de détourner une personne de son devoir, de la soudoyer, de la suborner. User de corruption pour parvenir à ses fins, recourir sans scrupules à la corruption. L’auteur distingue la corruption active et passive. La corruption c’est le fait de se laisser détourner de son devoir par de l’argent ou tout autre moyen de subornation (Garzon & Hafsi, 2007) ; (Hallak et Poisson, 2009); (Elliott, 1997); (Klitgaard, 1988); (Lavallée, Razafindrakoto, Roubaud, 2010); (Mashali, 2012); (Petrov et Temple, 2004); (TIR, 2018) ; (UNESCO, 2020) ; (Académie française, version actuelle).

Au Rwanda, qui n’a prévu aucun référentiel de compétences comme c’est le cas au Québec et en France, la loi organique n° 01/2012/OL du 02/05/2012 portant code pénal dans son article 633, b. définit la corruption comme : « tout acte d'abus de position, de pouvoir ou d'honneur dont on jouit au sein d'un organe de l'État, dans une institution publique ou privée, dans une entreprise étrangère ou une organisation internationale travaillant dans le pays, ou un pouvoir conféré par toute autre fonction qui est utilisée contrairement à la loi, en se donnant à soi-même, en donnant à autrui ou en exigeant un avantage illégal ou un service contraire à la loi ». Que l'activité soit publique, privée ou à but non lucratif, qu’elle soit exercée à Ouagadougou ou à Washington, on aura tendance à trouver de la corruption, lorsqu'une organisation ou une personne a un pouvoir de monopole sur un bien ou un service, a le pouvoir discrétionnaire de décider qui le recevra et combien cette personne obtiendra, et n'est pas redevable « accountable » (Klitgaard,1998).

2.3.           Typologie de la corruption

En ce qui concerne la typologie de la corruption, nous pouvons citer la grande corruption et la petite corruption. Mashali (2012) constate que la grande corruption intervient de manière confidentielle lors des négociations de haut niveau, et est inconnue du grand public, alors que la petite corruption revêt une multitude de formes. Ces formes seraient le sexe, la menace, le régionalisme, le favoritisme, la bureaucratie, le pot de vin, l’ethnisme, le chantage, et l’intimidation. Dans sa déclaration sur la corruption en éducation, l’UNESCO (2020) fait remarquer que ce fléau est surtout présent pour ce qui implique l'inscription, l’examen, la recherche, le placement/classement (ranking), la presse trompeuse, l’accréditation, la nomination, le diplôme et le recrutement.

2.4.           La supervision du personnel enseignant, la corruption et stratégies à privilégier

La supervision du personnel enseignant suppose que le superviseur fasse une action de superviser, contrôler, observer, guider, orienter, évaluer les enseignants en statut de supervisés. Beaucoup de chercheurs différencient la supervision pédagogique de l’évaluation. D’ailleurs, la problématique liée au passage d’une intention de supervision à une intention d’évaluation a été soulevée dans l’étude d’April et Bouchamma (2017). Ces auteurs affirment qu’au Québec, l’évaluation n’est effectuée que pour les enseignants à statut précaire et pour ceux en situation problématique. Au Rwanda, cependant, l’évaluation annuelle centrée sur les contrats de performance (Karareba, Clarke et O'Donoghue, 2018) concerne tous les professionnels du système dont les enseignants et direction d’établissement. La corruption basée sur le sexe dans le cadre d’évaluation des supervisés a été notée par TIR (2018). De manière générale, on peut avancer qu’une stratégie anticorruption doit contenir des politiques et des moyens qui visent le renforcement, l’amélioration ou la réparation des systèmes vulnérables à la corruption (Garzon & Hafsi, 2007).


 

III.          Méthodologie

Pour mener à bien cette étude, nous avons utilisé la méthodologie de recherche documentaire de modèle Paillé Pierre. Nous avons tenu compte des étapes de ce dernier. En premier lieu, nous avons collecté les documents. Ensuite, nous en avons vérifié la scientificité (est-ce que le document est une publication scientifique qui respecte les étapes de recherche scientifique ?), les avons triés et étudiés. Nous avons synthétisé les résultats avant de les analyser en fonction de notre objectif de recherche. Paillé (2007) explique que des questions sont posées aux documents et que les documents permettent de trouver des réponses. La partie résultats est ainsi obtenue après avoir analysé le corpus constitué de : TIR. (2010, 2017, 2018). Gender based corruption in public workplaces, disponible à https://www.tirwanda.org En étudiant ces documents, nous avons remarqué que les données publiées en 2018 étaient rédigées dans deux documents dont le contenu était presque similaire mais différent. Il fallait choisir. Nous avons donc opté pour celui qui contenait 70 pages plutôt que celui qui contenait 68 pages. Et puis, TIR. (2018). Corruption effects on implementation of sustain. https://www.tirwanda.org/ et UNESCO. (2020). ETICO, lutte contre la corruption. Disponible à https://fr.unesco.org/news/etico-lutter-contre-corruption-l%C3%A9ducation. Les items étaient en anglais (annexe). Nous les avons traduits en français et les ont compilés pour les graphiques.


 

IV. Présentation et analyse des résultats 

4.1. Le degré de corruption dans l’enseignement secondaire et supérieur

La supervision fait recours aux avances sexuelles pour accorder des services à ses supervisés et vice versa.

Il ressort de ce graphique qu’en éducation secondaire, 10,3 % des répondants trouvent la corruption basée sur le sexe très forte tandis que 36,9 % la trouvent forte. En éducation supérieure, 20 % des personnes interrogées constatent que cette forme de corruption est très forte tandis que 36,9 % la trouvent forte.

Il ressort de ce graphique que la corruption basée par le sexe est utilisée aussi bien par les superviseurs que par les supervisés. Nous remarquons que 32,7 % correspond à la corruption basée sur le sexe en contrepartie d’une promesse de promotion. 33,1 % ont refusé les avantages liés au travail pour inciter les bénéficiaires à se livrer aux actes liés à la sexualité. Ce graphique fait remarquer que 33,1 % accordaient une formation en contrepartie d’actes sexuels, …, 32,6 % de supervisés proposaient des faveurs sexuelles à un supérieur contre les services.

4.2. Les conséquences de la corruption basée sur le sexe

Parmi les conséquences, on peut citer la perte d’emploi (TIR, 2010). De plus, nous pouvons affirmer, sans nous tromper, que la corruption basée sur le sexe est à l’origine des grossesses non désirées, des maladies sexuellement transmissibles dont le VIH sida, des traumatismes, etc. Dans son étude « Corruption effects on implementation of sustain », TIR (2020) affirme que la corruption a des risques très remarquables sur la politique de l’enseignement. Pour Uhl-Bien et all (2018) le pouvoir, si on n'y est pas préparé, peut entraîner la corruption, ce qui peut avoir des effets dévastateurs (p.329).

4.3. Concevoir des solutions innovantes visant à résoudre le problème soulevé par la corruption basée sur le sexe en supervision du personnel enseignant

 

Les systèmes éducatifs pourraient recourir à quelques pratiques gagnantes comme : assurer une rétroaction positive sur les expériences de corruption ; s’assurer de donner des formations pertinentes en la matière afin de répondre au besoin de connaître ; développer une communauté d’apprentissage sur cet enjeu au sein de l’équipe enseignante ; mettre en place des comités de cette lutte contre la corruption basée sur le sexe à chaque niveau d’éducation ; assurer la transparence au sein de chaque établissement d’enseignement primaire, secondaire et universitaire.

Il faut inscrire cette lutte dans la supervision pédagogique ; l’impulser dans les programmes du vivre-ensemble ; mettre en place un cours général de lutte contre la corruption basée sur le sexe à tous les niveaux d’enseignement (du primaire à l’université) ; recueillir et rediffuser les expériences et les conséquences ; éviter les évaluations sanctionnées par l’argent aux agents publics et privés ; encourager à rapporter les faits ; faire correspondre les salaires au marché, au pouvoir d’achat donc réformer le système de rémunération et d’évaluation des agents publics. Réviser et réformer les textes de loi pour y insérer la corruption basée sur le sexe, promouvoir la recherche indépendante qui lutte, collecte les avis et sensibilise. Il serait judicieux d’inscrire la lubrique corruption basée sur le sexe dans les référentiels de compétences. Justement, inspirée par le référentiel de compétences du gestionnaire d’établissement (MELS, 2008), nous proposons les solutions suivantes :

 

Compétences à envisager en matière de lutte contre la corruption

Lutter efficacement contre la corruption basée sur le sexe 

 

Gestion des services éducatifs

 

Structurer une organisation scolaire centrée sur les besoins éducatifs des élèves dont la lutte contre la corruption basée sur le sexe.

Avoir une vision claire de la stratégie à adopter pour lutter contre la corruption basée sur le sexe.

 

Soutenir le développement de pratiques luttant contre la corruption basée sur le sexe.

 

Faciliter le travail des enseignants et les encourager pour lutter contre la corruption basée sur le sexe.

Gestion de l’environnement éducatif

 

Assister le conseil d’établissement dans l’exercice du rôle de lutte contre la corruption basée sur le sexe.

Apporter des propositions susceptibles d’accélérer la lutte contre la corruption basée sur le sexe.

Gestion des ressources humaines

 

Assurer l’agir compétent en matière de lutte contre la corruption dans sa pratique et dans celle de chaque membre du personnel.

Intervenir de manière à optimiser le potentiel de chaque membre du personnel dans la lutte contre la corruption basée sur le sexe.

Agir efficacement dans l’action de chaque équipe de travail de l’établissement en luttant contre la corruption basée sur le sexe.

Instaurer un processus de supervision visant l’amélioration collective des pratiques professionnelles en matière de lutte contre la corruption basée sur le sexe.

Assurer le développement de ses compétences et de celles de tous les membres du personnel afin que chacun dispose de compétences en lutte contre ce fléau.

Soutenir des projets individuels et collectifs de développement des compétences visant la lutte contre la corruption basée sur le sexe.

Gestion administrative

 

Gérer efficacement et de façon efficiente les ressources financières et matérielles.

Gestion efficace de ressources financières et matérielles destinées à la lutte contre la corruption basée sur le sexe.  

5. Discussion

 

L’objectif de cette étude était de concevoir des solutions innovantes visant à résoudre le problème de la corruption basée sur le sexe en supervision du personnel enseignant. Nous avons utilisé la méthode qualitative et la documentation comme instrument de recherche. Rappelons que la lutte contre la corruption est une solution permettant de renforcer les systèmes éducatifs, comme l’affirment Hallak et Poisson (2009), qui alertent les décideurs et les responsables du secteur éducatif sur l'importance de la lutte contre ce désastre.

Nous avons remarqué que ce sujet n’était pas suffisamment étudié en éducation et que la corruption basée sur le sexe avait un impact de grande envergure à tous les niveaux de la vie, et en particulier sur la supervision du personnel enseignant. Nous avons constaté que la corruption concernait la promotion, le choix des agents à envoyer en mission, l’octroi des droits et avantages liés au travail, …, les formations d’enseignants. Or, la formation est l’une des activités incontournables pour qu’un enseignant puisse se développer et ainsi développer les compétences des apprenants.

D’ailleurs, dans leur étude « Primary School Leadership in Post-Conflict Rwanda » Karareba, Clarke & O'Donoghue (2018) constatent que les chefs d'établissement soulignent le manque d'opportunités disponibles pour le développement professionnel des enseignants dans les écoles ; la plupart des chefs d'établissement ont également révélé que leurs enseignants avaient grand besoin d'un soutien professionnel. Nous avons proposé que la lutte contre la corruption fasse partie du contenu à enseigner et qu’elle soit intégrée dans les compétences à exiger, aussi bien pour les superviseurs que pour les supervisés. L’objectif a été atteint.

 Conclusion

La corruption doit être enseignée pour pouvoir l’éradiquer. En particulier, celle basée sur le sexe mine la supervision du personnel enseignant. Elle affecte la gestion des services éducatifs, la gestion de l’environnement, la gestion des ressources humaines et la gestion administrative. Elle est un grand obstacle à l’enseignement apprentissage et donc à la réussite éducative qui est le but ultime de tout système éducatif. La corruption en éducation doit donc être combattue comme la peste ou le SIDA puisqu’elle est un fléau qui est devenu un grand obstacle aux objectifs de développement durable. Nous avons donc confirmé que la lutte contre la corruption est une solution permettant de renforcer les systèmes éducatifs. Le manque de temps pourrait être un grand obstacle. Cependant, si on veut, on peut.

Références

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